« Quand il est rentré à la maison, son manteau était plein de crachats. Il essayait de le cacher. Il tremblait. Il était toujours effrayé, sous le choc. Je ne peux pas dormir tranquille : comment ont-ils su ? »
Deux jeunes filles de 13 et 14 ans ont attaqué dimanche après-midi, parce qu’il était juif, un adolescent de 12 ans dans un parc de Campiglia Marittima, en Italie. Sous le choc, la presse italienne rapporte les coups de pied, les crachats, les insultes, et ce dans ce qui semble être une indifférence générale, puisqu’aucune personne présente n’aurait réagi.
« Tais-toi, juif... brûle dans les fours. » Tels sont les propos des adolescentes, repris par La Repubblica.
« Ta voix nous dérange », affirmaient les jeunes filles. « Je ne vais pas me taire, et puis vous poussez, criez, crachez », a-t-il répondu.
Le père du jeune garçon raconte son retour à la maison, sous le choc.
« Quand il est rentré à la maison, son manteau était plein de crachats. Il essayait de le cacher. Il tremblait. Il était toujours effrayé, sous le choc. Je ne peux pas dormir tranquille : comment ont-ils su ? J’ai décidé de tout signaler aux carabiniers. Quelque chose était déjà arrivée dans le passé, à l’école primaire, j’ai découvert qu’ils écrivaient des messages avec des croix gammées. »
Pour la maire Alberta Ticciati, « il n’y a pas d’alibi”, “il n’y a pas d’excuses possibles ». “On a l’impression de replonger dans les moments les plus sombres de l’histoire de notre pays”, a-t-elle déploré dans des propos repris par le Corriere Fiorentino.
« Le fait qu’une telle chose se produise dans une réalité comme la nôtre en 2022 est d’une gravité maximale qui doit être investiguée, approfondie, comprise et fortement stigmatisée. L’administration municipale exprime sa plus profonde solidarité avec le garçon et sa famille. Toute notre communauté est avec eux. Contre la violence, contre les discriminations, contre l’horreur que suscitent ces actes. Halte à l’antisémitisme. »
Sur Facebook, elle affirmait lundi que « ce qui s’est passé doit interroger les institutions, mais aussi les familles, et tous les citoyens ».
« Un jeune garçon attaqué, battu, insulté, humilié pour ses croyances religieuses. Apostrophé, moqué et agressé par le crachat de deux pré-adolescents. Désolée pour la rudesse de la description, mais rien n’est comparable à ce que ce petit garçon portera à l’intérieur pour toujours. [...] Des épisodes comme celui-ci laissent beaucoup de discussions et d’amertume, mais en même temps la nécessité de s’engager davantage sur ces questions. [...] Des choses comme celles-ci sont celles dont il faut s’indigner et investir énergie et ressources. »
Pour le président de la communauté juive de Livourne Vittorio Mosseri, « c’est un épisode qui raconte l’ignorance dans laquelle nous vivons, une ignorance qui est la terrain où se développe le préjugé qui est l’antichambre du racisme ».
Le Parquet du Tribunal des mineurs de Florence va ouvrir une enquête.
M.C.